dimanche 24 février 2013

Citations de Lao Tseu


« Il n’y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur c’est le chemin. »


« Plus le sage donne aux autres, plus il possède. »

« Dureté et rigidité sont compagnons de la mort. Fragilité et souplesse sont compagnons de la vie. »

« Prendre conscience, c’est transformer le voile qui recouvre la lumière en miroir. »

« Si vous croyez savoir, vous ne savez pas. »

« Parole parée n’est pas sincère. »

Répondez- moi - Francis Cabrel


Je vis dans une maison sans balcon, sans toiture
Où y a même pas d’abeilles sur les pots de confiture
Y a même pas d’oiseaux, même pas la nature
C’est même pas une maison

J’ai laissé en passant quelques mots sur le mur
Du couloir qui descend au parking des voitures
Quelques mots pour les grands
Même pas des injures
Si quelqu’un les entend

Répondez-moi
Répondez-moi

samedi 16 février 2013

Les singes - Jacques Brel



Avant eux avant les culs pelés
La fleur, l’oiseau et nous étions en liberté
Mais ils sont arrivés et la fleur est en pot
Et l’oiseau est en cage et nous en numéro
Car ils ont inventé prisons et condamnés
Et casiers judiciaires et trous dans la serrure
Et les langues coupées des premières censures
Et c’est depuis lors qu’ils sont civilisés
Les singes, les singes, les singes de mon quartier (bis)

Avant eux, il n’y avait pas de problème
Quand poussaient les bananes même pendant le Carême
Mais ils sont arrivés bardés d’intolérance
Pour chasser en apôtres d’autres intolérances
Car ils ont inventé la chasse aux Albigeois
La chasse aux infidèles et la chasse à ceux-là
La chasse aux singes sages qui n’aiment pas chasser
Et c’est depuis lors qu’ils sont civilisés
Les singes, les singes, les singes de mon quartier

Le Prédicateur - Camilla Läckberg (2)


[…]

Une sonnerie persévérante à la porte interrompit Erica alors qu’elle était en train de passer l’aspirateur. Elle transpirait abondamment et elle écarta quelques mèches trempées de son visage avant d’ouvrir la porte. Ils avaient dû conduire comme des dératés pour être déjà là.

-Salut ma grosse !

Deux bras costauds la serrèrent dans un étau, elle n’était pas la seule à transpirer ! Le nez profondément dans l’aisselle de Conny, elle comprit qu’elle-même devait sentir la rose et le lilas comparée à lui.

Après s’être dégagée de son étreinte, elle dit bonjour à Britta, la femme de Conny, en se contentant de lui serrer poliment la main. Après tout elles ne s’étaient rencontrées qu’à quelques rares occasions. Britta avait une poignée de main humide et molle qui vous donnait l’impression de serrer un poisson mort. Erica frissonna et maîtrisa son envie d’aller s’essuyer la main.

-Waouh, quel ventre ! C’est des jumeaux que tu as là-dedans ou quoi ?

Erica n’aimait pas du tout voir son corps commenté de cette façon, mais elle avait fini par comprendre que la grossesse laissait le champ libre à tout un chacun pour avoir une opinion sur sa morphologie et tâter son ventre d’une manière beaucoup trop familière. Il était même arrivé que de parfaits inconnus s’approchent et posent sans façon la main sur son ventre. Elle se prépara à cela et effectivement Conny ne tarda pas à s’y mettre.

-Oh, mais c’est un petit joueur de foot que tu as là ! Avec des coups de pied comme ça, c’est forcément un garçon. Venez sentir ça, les enfants !

Erica n’eut pas la force de protester et elle fut aussitôt attaquée par deux paires de mains pleines de glace qui tachèrent sa tunique de grossesse blanche. Heureusement, Lisa et Victor, du haut de leurs six et huit ans, se désintéressèrent vite de la question.

Proverbe sanskrit



« Hier n’est qu’un rêve et demain une vision. Mais, bien vécu, l’aujourd’hui fait de chaque hier un rêve de bonheur et de chaque demain, une vision d’espoir. Prends donc bien soin d’aujourd’hui. »

La chenille - Jules Renard



Elle sort d’une touffe d’herbe qui l’avait cachée pendant la chaleur. Elle traverse l’allée de sable à grandes ondulations. Elle se garde d’y faire halte et un moment elle se croit perdue dans une trace  de sabot du jardinier.


Arrivée aux fraises, elle se repose, lève le nez de droite et de gauche pour flairer ; puis elle repart et sous les feuilles, sur les feuilles, elle sait maintenant où elle va.

Quelle belle chenille, grasse, velue, fourrée, brune avec des points d’or et ses yeux noirs !

Guidée par l’odorat, elle se trémousse et se fronce comme un épais sourcil.
                                                                                     
Elle s’arrête au bas d’un rosier.

Partagez vos textes et poèmes - Rainbow of life


jeudi 7 février 2013

Mon bel oranger - José Mauro de Vasconcelos



Zézé est battu par son père pour avoir chanté un tango à la mode aux paroles osées, alors que son jeune âge l’empêche d’en comprendre le sens. Déprimé, l’enfant rencontre quelques jours plus tard, son cher ami Portugâ.

[…]

« Portugâ, regarde ma figure, mon museau plutôt, pas ma figure. À la maison, ils disent que j’ai un museau parce que je ne suis pas une personne, je suis un animal, un Indien Pinagé, le fils du diable.

-Je préfère encore regarder ta figure.
-Mais regarde bien. Regarde toutes ces traces de coups. »

Les yeux du Portugais prirent une expression triste et inquiète.

« Mais pourquoi t’a-t-on fait ça ? »

Et je lui racontai, je lui racontai tout, sans une exagération. Quand j’eus terminé, ses yeux étaient humides et il ne savait quoi faire.

Poème de la Grèce antique - Archiloque



Cœur, mon cœur sans espoir, toi que les maux assiègent,
Résiste et défends-toi, sache éviter les pièges,
Et si tu vaincs, n’exulte pas, sois sans orgueil ;
Mais, vaincu, ne va pas gémir menant ton deuil.
Supporte les malheurs et accepte les joies,
Puisque c’est le destin de toute créature
Et le rythme alterné de l’humaine aventure…
     
                  Archiloque

Extrait du livre  « La Couronne et la Lyre : poèmes traduits du grec » de Marguerite Yourcenar, éd. Gallimard, 1979. 


Poème noir - Gil Deschatre



Quand je suis né j’étais noir.
Quand j’ai grandi j’étais noir.
Quand je vais au soleil je suis noir.
Quand j’ai peur je suis noir.
Quand je suis malade je suis noir.
Quand je mourrai je serai noir.