mardi 18 novembre 2014

Les Hauts de Hurle-Vent - Emily Brontë




Voici le passage du livre qui est à l’origine du sentiment de trahison ressenti par Heathcliff envers Catherine.  C’est un moment charnière dans l’histoire, un malheureux quiproquo, qui renferme les clés de son besoin obstiné de vengeance...

La narratrice est Nelly, l’employée de maison. Catherine lui fait des confidences intimes:

[…]

J’entrai dans la cuisine et m’assis pour endormir doucement mon petit agneau. Heathcliff, croyais-je, était allé dans la grange.

Je compris plus tard qu’il avait simplement passé derrière le banc à haut dossier ; il s’était jeté sur une banquette le long du mur, loin du feu, et y demeurait silencieux. 

Je berçais Hareton sur mes genoux en fredonnant une chanson qui commençait ainsi :

Sous le plancher, les souris entendaient,

En pleine nuit, les bébés qui pleuraient,

Quand Miss Cathy, qui, de sa chambre, avait écouté l’altercation, passa la tête et murmura :

—Êtes-vous seule, Nelly ?

—Oui, miss, répondis-je.

Elle entra et s'approcha du foyer. Je la regardai, supposant qu'elle allait dire quelque chose. Sa phy-sionomie semblait troublée et inquiète. Ses lèvres étaient entrouvertes, comme si elle voulait parler ; mais, au lieu d'une phrase, ce fut un soupir qui s'en échappa. Je repris ma chanson ; je n'avais pas oublié ses récents faits et gestes.

—Où est Heathcliff ? demanda-t-elle en m'interrompant.

—A son travail à l'écurie.

Il ne me contredit pas ; peut-être somnolait-il. Un autre long silence suivit, pendant lequel j'aperçus une larme ou deux couler de la joue de Catherine sur les dalles. « Regrette-t-elle sa honteuse con-duite ?me demandai-je. Ce serait une nouveauté. Mais elle en arrivera au fait comme elle voudra, ce n'est pas moi qui l'aiderai ! » Non, elle s'inquiétait peu de tout ce qui ne la concernait pas personnellement.

—Oh ! mon Dieu, s'écria-t-elle enfin, je suis bien malheureuse !

Bon dieu de bon dieu - Raymond Queneau


Bon dieu de bon dieu que j’ai envie d’écrire un petit poème
Tiens en voilà justement un qui passe
   Petit petit petit
   viens ici que je t’enfile
sur le fil du collier de mes autres poèmes
   viens ici que je t’entube
dans le comprimé de mes œuvres complètes
   viens ici que je t’enpapouète
                                     et que je t’enrime
                                     et que je t’enrythme
                                     et que je t’enlyre
                                     et que je t’enpégase
                                     et que je t’enverse
                                     et que je t’enprose

                                         la vache
                                     il a foutu le camp.



                                     Raymond Queneau

Regarde - Hélène Ségara



Regarde les gens qui s’embrassent
Regarde les arbres au printemps
La naissance magique d’un arc-en-ciel
Regarde le rire d’un enfant

Regarde les mains du violoniste
Regarde les couleurs de Gauguin
Le sourire que semble faire la lune 
Regarde la lumière du matin

Dis-moi, dis-moi que la vie
N’a plus d’importance
Que tout ce qu’on vit 
N’a pas de sens


Enigme littéraire : « Histoires naturelles » de Jules Renard (1)

Jules Renard (1864-1910)

Dans « Histoires naturelles », paru en 1894, Jules Renard a su décrire avec esprit des animaux de tout poil. 

Saurez-vous reconnaître celui-ci ?




« I. Que se passe-t-il ? Neuf heures du soir et il y a encore de la lumière chez lui.

II. Cette goutte de lune dans l’herbe ! »


Qui suis-je?

Proverbe de Chine



« Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt. »