lundi 10 juin 2019

Henri Bataille - "Les souvenirs"



                                
Les souvenirs, ce sont des chambres sans serrures,
Des chambres vides où l'on n'ose plus entrer,
Parce que de vieux parents jadis y moururent.
On vit dans la maison où sont ces chambres closes.
On sait qu'elles sont là comme à leur habitude,
Et c'est la chambre bleue, et c'est la chambre rose...
La maison se remplit ainsi de solitude,
Et l'on y continue à vivre en souriant...
J'accueille quand il veut le souvenir qui passe,
Je lui dis:"Mets-toi là...Je reviendrai te voir..."
Je sais toute ma vie qu'il est bien à sa place,
Mais j'oublie quelquefois de revenir le voir,
Ils sont ainsi beaucoup dans la vieille demeure.
Ils se sont résignés à ce qu'on les oublie,
Et si je ne viens pas ce soir ni tout à l'heure,
Ne demandez pas à mon coeur plus qu'à la vie...
Je sais qu'ils dorment là, derrière les cloisons,
Je n'ai plus besoin d'aller les reconnaître;
De la route je vois leurs petites fenêtres,
Et ce sera jusqu'à ce que nous en mourions.
Pourtant je sens parfois, aux ombres quotidiennes,
Je ne sais quelle angoisse froide, quel frisson,
Et ne comprenant pas d'où ces douleurs proviennent,
Je passe...
            Or, chaque fois, c'est un deuil qui se fait
Un trouble est en secret venu nous avertir
Qu'un souvenir est mort ou qu'il s'en est allé...
On ne distingue pas très bien quel souvenir,
Parce qu'on est si vieux, on ne se souvient guère...
Pourtant, je sens en moi se fermer des paupières.

L'auteur:

Henry Bataille 1911.jpg
Henri Bataille (1872 - 1922) est un dramaturge et poète français. Il a écrit 25 pièces de théâtre, dont certaines ont connu leur heure de gloire. Son oeuvre poétique est malheureusement passée au second plan.

Mon avis:

J'apprécie énormément le langage simple de ce poème. Pas d'artifices, pas de chichis, comme cela fait du bien dans un paysage poétique où la surenchère nuit parfois à la simple compréhension. Pourtant simplicité ne rime pas avec facilité: ces vers sont pleins d'une profondeur touchante, d'une beauté universelle. J'espère qu'il vous plaira autant qu'à moi... 

Proverbe chinois


"Chaque coup de colère est un coup de vieux, chaque sourire est un coup de jeune."

Une vie entre deux océans - Margot L.Stedman

[...]

Le jour du miracle, Isabel, agenouillée au bord de la falaise, arrangeait la petite croix de bois flotté que son mari venait de fabriquer. Un gros nuage solitaire traînaillait dans le ciel de cette fin d'avril, qui s'étendait au-dessus de l'île en miroir de l'océan. Elle arrosa encore un peu puis tassa la terre au pied du buisson de romarin qu'elle avait planté récemment.

"...et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal...", murmura-t-elle.

L'espace d'un instant son esprit lui joua des tours, elle eut l'impression d'entendre des pleurs de bébé. Elle repoussa cette illusion, et dirigea plutôt son regard vers un groupe de baleines qui remontaient la côte pour mettre bas dans les eaux plus chaudes; elles refaisaient surface de temps à autre à la faveur de grands coups de queue  telle une aiguille ondulant dans une tapisserie. Elle entendit à nouveau les pleurs, mais, cette fois-ci, ils étaient plus forts dans la brume de l'aube. Non, ça ne pouvait pas être ça.

Depuis ce côté de l'île, s'étendait l'immensité, jusqu'en Afrique. Ici, l'océan Indien plongeait dans le Grand Océan austral qui formait alors comme un tapis sans limites au pied des falaises. Par des journées comme celle-ci, l'eau lui paraissait si solide qu'elle avait la sensation qu'elle aurait pu marcher jusqu'à Madagascar sur cet azur. L'autre côté de l'île, tourmenté, donnait vers le continent australien, distant d'environ cent cinquante kilomètres; elle n'appartenait pas vraiment à cette terre, sans toutefois en être tout à fait émancipée; elle était la plus haute d'une chaîne de montagnes sous-marines qui s'étaient élevées du fond de l'océan comme des dents sur une mâchoire déchiquetée, prêtes à dévorer tout navire égaré en quête de refuge.

Comme pour se faire pardonner, l'île - Janus Rock - avait un phare, dont le faisceau lumineux offrait une zone de sécurité sur cinquante kilomètres à la ronde. Chaque soir, l'air résonnait du bourdonnement régulier de la lanterne, qui tournait, tournait, tournait sans fin; avec constance, sans jamais blâmer les rochers, sans craindre les vagues: présente pour sauver des vies au besoin.

Les pleurs persistaient. La porte du phare claqua au loin et la haute silhouette de Tom apparut sur la galerie, il sortait pour observer l'île avec ses jumelles.

"Izzy! Un canot! hurla-t-il en lui montrant la crique. Sur la plage! Un canot!"

Il disparut pour réémerger quelques instants plus tard en bas.

"On dirait qu'il y a quelqu'un dedans !" cria-t-il.

Isabel courut le plus vite possible à sa rencontre, et il lui tint le bras pour négocier la descente de l'étroit chemin pentu et accidenté qui menait à la petite plage.

"Il y a bien un bateau, déclara Tom. Et ... oh! Sapristi ! Il y a un type dedans, mais..."

La silhouette était immobile, effondrée en travers du banc, et pourtant les pleurs perduraient. Tom se précipita sur le dinghy et tenta de réveiller l'homme, avant de fouiller l'espace du côté de la proue, d'où venaient les cris. Il en sortit un paquet enveloppé de laine: un doux cardigan de femme couleur lavande emmitouflait un bébé hurlant.

"Bon Dieu ! s'exclama-t-il. Bon Dieu, Izzy. C'est...
-Un bébé ! Oh Dieu du ciel ! Tom! Tom! Là ... donne-le-moi!"

Il lui tendit le petit paquet et tenta une fois encore de ranimer l'inconnu; mais aucun pouls. Il regarda Isabel, qui auscultait la minuscule créature.

"Il est mort, Izz. Et le bébé?
-Il va bien, apparemment. Ni blessures ni contusions. Mais il est si petit! dit-elle tout en se tournant vers le nouveau-né qu'elle berçait dans ses bras. Là, là... Tu es en sécurité, maintenant, mon tout petit. Tu es sauvé, mon beau bébé !"

 [...]

Extrait du livre "Une vie entre deux océans" de M.L. Stedman, éd."Le livre de poche", p. 11 à 13.


L'histoire:

Nous sommes dans les années vingt.Tom et sa femme Isabel sont les gardiens du phare de Janus Rock, un petit îlot désolé et balayé par les vents d'Australie. Le jeune couple a tout pour être heureux, sauf qu'ils ne parviennent pas à devenir parents. Les fausses-couches s'enchaînent, les peines aussi. Et puis voilà qu'un canot s'échoue au pied du phare. Un bébé en pleine santé se trouve miraculeusement à l'intérieur. Un signe de la Providence? Toujours est-il, qu'en pleine détresse et psychologiquement fragile, Isabel l'adopte immédiatement. Tom cède, il voudrait tellement la rendre pleinement heureuse... Mais le destin est imprévisible et il leur réserve encore une terrible épreuve. Leur couple résistera-t-il au réveil des consciences?
M.L. Stedman

Le roman:

"Une vie entre deux océans" (titre original en anglais: "The light between oceans") est le premier roman de l' australienne M.L. Stedman, publié en 2012.

Il a inspiré au réalisateur Derek Cianfrance une adaptation cinématographique en 2016, qui s'intitule: "Une vie entre deux océans". A voir, donc...


Quelques citations:

-"Tout comme le mercure qui contribuait à la rotation de la lumière, Isabel était... un mystère. Capable de soigner comme d'empoisonner; capable de porter tout le poids de la lumière mais aussi de la diffracter en un millier de particules impossibles à attraper, s'égaillant dans toutes les directions." p.128

- "Lorsqu'il s'éveille parfois de rêves sombres emplis de berceaux brisés, de boussoles sans aiguille, il chasse le malaise et laisse la lumière du jour les effacer et, solitaire, se rendort avec la musique du mensonge." p.242

-"Le vent ne s'arrête jamais. Il lui arrive de disparaître, mais uniquement pour reprendre des forces ailleurs, et il revient se jeter contre l'île, comme pour signifier quelque chose que Tom ne comprend pas." p.250

-"Il chercha sur le visage d'Isabel des traces de l'amour qu'elle lui avait juré tant de fois, mais elle n'était plus que furie déchaînée, comme l'océan autour d'eux." p. 325

-"Il lutte pour trouver du sens à tout ça - tout cet amour, tellement déformé, réfracté, comme la lumière à travers la lentille." p.343

-"Il suffit de pardonner une fois. Tandis que la rancune, il faut l'entretenir à longueur de journée, et recommencer tous les jours." p.491

-"Il regarde l'océan se rendre à la nuit, il sait que le rayon de lumière va revenir." p.521

Mon avis:

Voilà un livre captivant, à l'histoire prenante, qui se lit d'un trait ou presque (il fait tout de même plus de 500 pages...). J'ai aimé cette histoire familiale, ponctuée par le ressac et le bruit du vent, qui se déroule à la clarté familière du phare de Janus Rock. On entend les mouettes et on sent le sable qui pique le visage. Et la solitude. Les personnages sont attachants et l'auteure dresse leur portrait psychologique de manière subtile, en le distillant peu à peu au fil du récit. Il y a un début et il y a une vraie fin: j'adore. Une lecture sans prise de tête, que je vous conseille si vous êtes un tant soit peu sentimental. Dans le cas contraire, fuyez très vite!

lundi 17 avril 2017

L'insoutenable légèreté de l'être - Milan Kundera

[...]

Le débat entre ceux qui affirment que l'univers a été créé par Dieu et ceux qui pensent qu'il est apparu tout seul concerne quelque chose qui dépasse notre entendement et notre expérience. Autrement réelle est la différence entre ceux qui doutent de l'être tel qu'il a été donné à l'homme (peu importe comment et par qui) et ceux qui y adhèrent sans réserve.

Derrière toutes les croyances européennes, qu'elles soient religieuses ou politiques, il y a le premier chapitre de la Genèse, d'où il découle que le monde a été créé comme il fallait qu'il le fût, que l'être est bon et que c'est donc une bonne chose de procréer. Appelons cette croyance fondamentale     accord catégorique avec l'être.

Si, récemment encore, dans les livres, le mot merde était remplacé par des pointillés, ce n'était pas pour des raisons morales. On ne va tout de même pas prétendre que la merde est immorale ! Le désaccord avec la merde est métaphysique. L'instant de la défécation est la preuve quotidienne du caractère inacceptable de la Création. Deux choses l'une: ou bien la merde est acceptable (alors ne vous enfermez pas à clé dans les waters !), ou bien la manière dont on nous a créés est inadmissible.

Il s'ensuit que l'accord catégorique avec l'être a pour idéal esthétique un monde où la merde est niée et où chacun se comporte comme si elle n'existait pas. Cet idéal esthétique s'appelle le kitsch.

C'est un mot allemand qui est apparu au milieu du XIXe siècle sentimental et qui s'est ensuite répandu dans toutes les langues. Mais l'utilisation fréquente qui en est faite a gommé sa valeur métaphysique originelle, à savoir: le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde; au sens littéral comme au sens figuré: le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'essentiellement inacceptable."

[...]

Extrait du livre de Milan Kundera: "L'insoutenable légèreté de l'être", éd. Folio, sixième partie/ chapitre 5, pages 356 et 357.


Le livre :
Milan Kundera

"L'insoutenable légèreté de l'être" a été écrit
par Milan Kundera, un écrivain naturalisé en France, mais né en Tchécoslovaquie en 1929. Ce roman, dont la version originale est en tchèque, a été publié en français en 1984.

Résumé:

Kundera nous propose une analyse psychologique des relations complexes qui se sont tissées au fil du temps, entre un chirurgien volage, qui entretient des relations régulières ou occasionnelles avec de multiples amantes, et son épouse. Des idylles disséquées minutieusement, avec en arrière-fond, le printemps de Prague de 1968, ainsi que l'invasion de la Tchécoslovaquie par l'Union Soviétique. Oscillant constamment entre légèreté et pesanteur, le récit est régulièrement ponctué des regards affûtés de l'auteur sur les rouages rampants et souterrains du communisme.

Citations:

-"Mais l'homme, parce qu'il n'a qu'une seule vie, n'a aucune possibilité de vérifier l'hypothèse par l'expérience de sorte qu'il ne saura jamais s'il a eu tort ou raison d'obéir à son sentiment." p.56

-"Si la maternité est le Sacrifice même, être fille c'est la Faute que rien ne pourra jamais racheter." p.70

-"Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant comme les oiseaux sur les épaules de saint François d'Assise." p.77

-"Qui vit à l'étranger marche dans un espace vide au-dessus de la terre sans le filet de protection que tend à tout être humain le pays qui est son propre pays, où il a sa famille, ses collègues, ses amis, et où il se fait comprendre sans peine dans la langue qu'il connaît depuis l'enfance." p. 116

-"Le roman n'est pas une confession de l'auteur, mais une exploration de ce qu'est la vie humaine dans le piège qu'est devenu le monde." p.319

-"Vaut-il mieux crier et hâter ainsi sa propre fin? Ou se taire et s'acheter une plus lente agonie?" p.320

-"De deux choses l'une: ou bien l'homme a été créé à l'image de Dieu et alors Dieu a des intestins, ou bien Dieu n'a pas d'intestins et l'homme ne lui ressemble pas." p.352

_"[...] le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde; au sens littéral comme au sens figuré: le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l'existence humaine a d'essentiellement inacceptable." p.357

-"La fraternité de tous les hommes ne pourra être fondée que sur le kitsch." p.362

-"On ne pourra jamais déterminer avec certitude dans quelle mesure nos relations avec autrui sont le résultat de nos sentiments, de notre amour ou non-amour, de notre bienveillance ou haine, et dans quelle mesure elles sont d'avance conditionnées par les rapports de force entre individus." p.421

Mon avis:

Pour de nombreux critiques, cette oeuvre est, ni plus ni moins, l'un des sommets mythiques de la littérature. Tout lecteur digne de ce nom, doit absolument avoir défié ses pentes sélectives au moins une fois dans sa vie. Soit...

Après m'être consciencieusement encordée aux premiers chapitres, j'ai fini, bien malgré moi, par décrocher complètement assez rapidement. Damnation! Si je m'étais écoutée, j'aurais rebroussé chemin en courant! Mais le défi était trop énorme pour renoncer ainsi. Je me suis donc obligée à aller cueillir le dernier mot du livre, et... oui oui,  j'y suis finalement parvenue :)! En chemin: beaucoup d'ennui et d'exaspération... Sautant allègrement d'une analyse à l'autre, entre pesanteur, légèreté, merde et kitsch (je ne dis là que la vérité, toute la vérité),  Kundera jongle sans cesse avec des concepts d'une telle abstraction, que j'ai été prise de vertiges à plusieurs reprises. Un vrai calvaire...parsemé de quelques pétales de roses (lire citations).

Alors, les amis, à vous de voir maintenant. Si vous aimez l'aventure, c'est sûr, ce livre est pour vous!

Enigme littéraire: Maurice Clavel

Voici une devinette inspirée par une citation de Maurice Clavel:

"Condamnés de drap commun."

Qui sommes-nous?







Réponse:

Les époux

Citation de Placide Gaboury




"Nous voulons toujours autre chose que ce qui est. Nous persistons à croire que le sens de la vie, comme le bonheur, est ailleurs, dans quelque chose que l'on cherche aveuglément. A cause de cela, tout apparaît un non-sens...Le sens se trouve dans la situation actuelle, que l'on rejette, refuse et fuit."









Placide Gaboury est un philosophe québécois. Cette citation est extraite d'un de ses livres intitulé:"La fidélité à soi."

Critique de la philosophie du droit de Hegel - Karl Marx

[...]

Le fondement de la critique irréligieuse est: c'est l'homme qui fait la religion, ce n'est pas la religion qui fait l'homme. Certes, la religion est la conscience de soi et le sentiment de soi qu'a l'homme qui ne s'est pas encore trouvé lui-même, ou bien s'est déjà reperdu. Mais l'homme, ce n'est pas un être abstrait blotti quelque part hors du monde. L'homme, c'est le monde de l'homme, l'Etat, la société. Cet Etat, cette société produisent la religion, conscience inversée du monde, parce qu'ils sont eux-mêmes un monde à l'envers. La religion est la théorie générale de ce monde, sa somme encyclopédique, sa logique sous forme populaire, son point d'honneur spiritualiste, son enthousiasme, sa sanction morale, son complément solennel, sa consolation et sa justification universelles. Elle est la réalisation fantastique de l'être humain, parce que l'être humain ne possède pas de vraie réalité. Lutter contre la religion, c'est donc indirectement lutter contre ce monde-là, dont la religion est l'arôme spirituel.

La détresse religieuse est, pour une part, l'expression de la détresse réelle et, pour une autre, la protestation contre la détresse réelle. La religion est le soupir de la créature opprimée, l'âme d'un monde sans coeur, comme elle est l'esprit de conditions sociales d'où l'esprit est exclu. Elle est l'opium du peuple. L'abolition de la religion en tant que bonheur illusoire du peuple est l'exigence que formule son bonheur réel. Exiger qu'il renonce aux illusions sur sa situation, c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions. La critique de la religion est donc en germe la critique de cette vallée de larmes dont la religion est l'auréole.

[...]

Extrait du livre:"Critique de la philosophie du droit de Hegel" de Karl Marx, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 1982, p.381-382.











J'avais très envie de vous proposer ce texte en lecture, car on peut y trouver la fameuse formule:"La religion est l'opium du peuple."

Selon Marx, la religion est une illusion de bonheur soigneusement entretenue par une élite pour maintenir sa mainmise sur le peuple. Il pense que c'est un baume efficace pour adoucir ses souffrances et un outil redoutable de manipulation.

Jésus - Laurent Voulzy

Même, même sourire d'enfant
Même air qu'on respire en même temps
Même coeur battant
Même air qu'on entend en même temps

Pourtant seuls, seuls sur terre, certains
Ils vont sans maison, sans raison
Sans amour, certains
Comme ça, et le froid sur leurs mains

Jésus, l'entends-tu ?
Ces filles et ces garçons perdus
Ne sont-ils pas assez précieux
Du haut de tes cieux délicieux ?
Jésus, Roi du ciel
Nos âmes volent avec leurs ailes
Toi, tu choisis lesquelles ?

Même, même désir d'amour
Les mêmes "je t'aime" toujours
Même navire, pourtant
Mêmes vagues et mêmes vagues et mêmes vents

Pourtant rien, rien à faire, certains
A côté, à côté du chemin
Ils vont sans rien, sans espoir
Le matin, le soir

Jésus, l'entends-tu ?
Ces dames et ces messieurs pieds nus
Ne sont-ils pas assez gracieux, trop bas
Pour tes yeux délicats ?
Jésus, Roi du vent
Nos âmes volent pareillement
Toi, tu choisis comment ?

Même, même vie devant
Et tant de destins différents
Pour l'un, facile
Pour l'autre, un chemin difficile

Pour l'un, facile
Pour l'autre, un chemin difficile
Si différent...



Cette chanson, interprétée par Laurent Voulzy, est tirée de l'album "Gothique flamboyant pop dancing tour" sorti en 2004. L'auteur des paroles est son complice de toujours, Alain Souchon. Que de points d'interrogation autour de notre destinée...

Je vous invite à écouter ce magnifique titre sur votre site musical préféré !