Ça faisait deux petits mois d’amour
Qu’on se connaissait
Pas un seul accroc dans le parcours
C’était parfait
On a fini par se faire l’amour
On a choisi notre moment
On était mûrs, on était sûrs
De nos moindres petits sentiments
J’étais sceptique, j’étais peureuse
Tu as mis deux mois
À remettre ma confiance boiteuse
En bon état
Cessé de nous prédire une guerre
J’étais en train d’emménager
Lorsque j’ai vu…les souliers verts
Des souliers verts à talons hauts
Dans la garde-robe
Une paire de souliers verts
Aussi suspects, qu’ignobles
Je les ai regardés droit dans les semelles
Quand ils m’ont sauté dans la face
Et ça puait la maudite femelle
Qui a dû les porter rien qu’en masse
Et ce fut un interminable face-à-face
C’était entre moi et la vieille paire de godasses
Et j’ai vu ma vie défiler devant mes yeux déconcertés
Et j’ai senti la sueur couler le long de ma tempe
Ça faisait deux petits mois d’amour
Qu’on se connaissait
Fallait voir ça, la belle petite cour
Que tu me faisais
J’avais cessé de me protéger
Depuis le cœur, jusqu’à la chair
Je me sentais en sécurité
Jusqu’à ce que je voie… les souliers verts
Des souliers verts à talons hauts
Sur la tablette
Une paire de souliers verts de femme
Ou de tapette
Je les ai regardés droit dans les semelles
Dieu merci, c’était pas ta pointure
Je suis allée me mettre des gants de vaisselle
Pour m’emparer de ces petites ordures
Quand je suis arrivée dans la chambre
En te les montrant
T’étais comme un caméléon
Sur le lit blanc
Je t’ai demandé à qui c’était
Je peux pas croire que tu as bredouillé
Exactement ce que je craignais
Que t’en avais aucune idée
Que t’étais le premier surpris
Que t’avais jamais vu ça avant
Au grand jamais, jamais de la vie
Non, sincèrement…
Ben oui ! Ça pousse des souliers verts
C’est comme une sorte de champignon
Une sorte de quenouille ou de fougère
Ça devait être humide dans ta maison
C’est parfaitement compréhensible
Que ça apparaisse, des souliers verts
Je pense même qu’y en a des comestibles
Mais eux, ils poussent dans le frigidaire
C’est sûr que je n’ai pas à m’inquiéter
Des petites chaussures de rien du tout
Le petit modèle de fin de soirée
Pour dame à quatre pattes ou à genoux
Qui sait si ce n’est pas le Saint-Esprit
Qui est venu t’octroyer des souliers
C’est comme les brassières en-dessous du lit
Qui poussent chez d’autres miraculés
Ça faisait deux petits mois d’amour
Qu’on se connaissait
Je n’allais quand même pas laisser ça
Nous séparer
Mais si tu veux bien, mon amour
Je vais me permettre un commentaire
Pour toutes les jeunes filles au cœur lourd
Qui ont rencontré des souliers verts
Allez chercher vos gants de vaisselle
Puis jetez-moi ça à la poubelle
Vous ne saurez pas le fond de l’histoire
C’est peut-être mieux de ne pas le savoir
Fermez vos yeux, petites brebis
Vous irez droit au paradis
Le ciel est rempli de petits anges
Qui ont jeté des souliers aux vidanges
Et puis, je vous parie qu’en enfer
Dans la basse-cour du vieux Satan
Il y a plein de poules en souliers verts
Et il y a plein de maris innocents
Qui ne les ont jamais vus avant
Non, sincèrement…
Bien sûr !
Linda Lemay
Linda Lemay |
« Les souliers verts » est sorti en 1998 dans l’album « Linda Lemay ». Linda Lemay en est l’auteur, compositeur et interprète.
Cette chanson est un bijou d’ironie et d’humour !
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