La faute à pas de chance
Quand le désert avance 
Ou  Dieu qui nous
foudroie
Et le désert avance
Plus personne n’y croit
C’est notre déchéance
L’impossible combat
Quand le désert avance
Que veux-tu que l’on soit ?
Les femmes Touaregs dansent
Elles-mêmes n’y croient pas
Dans leurs souvenirs d’enfance
Les chasseurs étaient là
Mais le désert avance
Le sable devient roi
Et c’est notre souffrance
Qui coule entre nos doigts
Dans ces dunes immenses
Qui donc y survivra ?
Mais toi qui viens de France
Où l’on oublie qu’on boit
Dis-leur ce que tu penses
Dis-leur ce que tu vois
Dis-leur quelle est leur chance
Et qu’ils ne la voient pas
Et qu’on meurt d’impuissance
Mais qu’on garde la foi
Que le désert avance
Et l’eau n’arrive pas
Sans cette délivrance
Nous n’avons plus le choix
Dis-leur que la nuit tombe
Sur cette affreuse urgence
Et que c’est sur nos tombes
Que le désert avance
                     
Michel Berger
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Michel
  Berger est l’auteur-compositeur  de
  cette magnifique chanson. Elle est interprétée en 1987 par son épouse France
  Gall, dans l’album « Babacar ». 
Histoire de la chanson : 
 Michel 
  écrit ce texte en 1986, suite à sa première visite au Mali, dans le
  cadre de l’association Action-Ecole. En compagnie de France, ils  se rendent à Tombouctou, capitale du pays,
  située dans le Sahel africain.  Historiquement, cette ville a été un fleuron
  commercial et culturel dont l’apogée se situe au XVI ème siècle.
  De nos jours, un impitoyable processus de désertification fait que la ville
  est  encerclée par les sables. Cette avancée
  du désert est à l’origine d’une grande pauvreté de la population locale, qui
  ne parvient plus à se nourrir, sans oublier que les personnes les plus
  fragiles souffrent de maladies transportées par les gros nuages de sable (problèmes
  respiratoires, fièvres, douleurs oculaires). D’ailleurs, des études ont
  révélé que la mortalité infantile y est 2 fois plus élevée que dans les
  régions pauvres mais non desséchées… Michel Berger a constaté cette effroyable
  misère et vu des gens mourir dans la rue… Un jour, il fait la connaissance
  d’un jeune enfant Touareg nommé Azima, et est bouleversé par son existence
  faite d’un si grand dénuement. Il 
  décide de dénoncer cette situation tragique dans une chanson, écrite
  sous forme de lettre imaginaire, où Azima s’adresse aux français, et plus
  largement aux occidentaux privilégiés que nous sommes.  
« Jannick
  Top signe l’arrangement in extremis en allant chercher la chanson dans la
  poubelle où Michel l’avait jetée, découragé de ne pas trouver lui-même un
  arrangement musical », écrit France Gall sur le feuillet de son album
  « Évidemment », à propos de la chanson d’Azima. 
Par la
  suite, pour le tournage du clip, l’équipe retrouve le jeune Azima, qui a bien
  grandit depuis. C’est donc lui que l’on peut voir à l’écran. 
Depuis
  quelques années, le gouvernement malien, soutenu financièrement par des
  organisations occidentales, entreprend des actions visant à sauver Tombouctou,
  mais également d’autres  cités de cette
  région du nord du pays. Le processus de dégradation des sols qui entraîne une
  avancée du désert est dû à des facteurs naturels et climatiques
  (réchauffement, faibles précipitations), mais également à l’activité humaine
  (pratiques agricoles inadaptées, surpâturage, feux de brousse). Le programme
  de lutte contre la désertification comprend la fixation des dunes, ainsi que
  la plantation d’arbres (eucalyptus). Ces travaux semblent être efficaces.
  Mais la tâche est immense, puisque les 2/3 du territoire du Mali sont des
  zones arides ou semi-arides. (Pour plus d’informations, visitez le site du
  ministère de l’environnement et de l’assainissement du Mali http://www.environnement.gov.ml/index.php?page=desertification) 
Mon avis : 
Une
  magnifique chanson à l’orchestration originale que les radios devraient
  diffuser plus souvent : son message nous rappelle à quel point nous
  sommes chanceux de pouvoir boire en ouvrant simplement un robinet, alors que
  d’autres meurent de soif. Plus de 40 % de la surface du globe est constituée
  de terres arides ou semi-arides, sur lesquelles vit 1/3 de la population
  mondiale !  Et, comme le dit
  Berger, cette chance nous ne la voyons pas… 
Une
  raison de plus nous encourageant à faire preuve d’une attitude respectueuse
  et responsable vis-à-vis de l’eau, pour ne pas gaspiller cet or bleu synonyme
  de vie. 
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