mercredi 10 décembre 2014

L’enfant et l’étoile - Catulle Mendès



Un astre luit au ciel et dans l’eau se reflète.

Un homme qui passait dit à l’enfant-poète :
« Toi qui rêves avec des roses dans les mains
Et qui chantes, docile au hasard des chemins,
Tes vains bonheurs et ta chimérique souffrance,
Dis, entre nous et toi, quelle est la différence ?

-Voici, répond l’enfant. Levez la tête un peu ;
Voyez-vous cette étoile, au lointain du soir bleu ?

Lettre au Père Noël - Patrick Bruel



Une lettre au Père Noël
Que tu écris de mes mains
Et une jolie aquarelle
Pour lui montrer le chemin
Tes tout petits bras s’agitent
Pour me dire d’écrire plus vite
Que le traîneau va partir
Que les lutins doivent dormir
Tu veux un bus, un tam-tam
Un hibou qui parle anglais
Et des chaussures pour la dame
Qui vit dehors toute l’année 
Un cœur neuf pour papy Ben
Que Louise te fasse un baiser
Des mercredis sans sirènes
Voir le pays où je suis né

La vie tourne comme un remue-manège
Et les lettres viennent mourir dans la neige
Et sous les rêves, il y a parfois des pièges
La vie tourne et détourne le manège
Mais voilà, tout le monde n’a pas son siège
Comment on monte ? Et comment on se protège ?


En guise d’étrennes - Claude Haller



Je t’envoie
L’arc superbe du jour
Sous les yeux croisés
De la jetée

Le haut de la vague
Et son bouquet d’écume
Au front majeur de la mer

Les chutes déferlantes
De mes pensées grisées
En l’épuisement radieux des flots


La petite fille et les allumettes - Hans Christian Andersen



Comme il faisait froid ! la neige tombait et la nuit n’était pas loin ; c’était le dernier soir de l’année, la veille du jour de l’an. Au milieu de ce froid et de cette obscurité, une pauvre petite fille passa dans la rue, la tête et les pieds nus. Elle avait, il est vrai, des pantoufles en quittant la maison, mais elles ne lui avaient pas servi longtemps : c’étaient de grandes pantoufles que sa mère avait déjà usées, si grandes que la petite les perdit en se pressant de traverser la rue entre deux voitures. L’une fut réellement perdue ; quant à l’autre, un gamin l’emporta avec l’intention d’en faire un berceau pour son petit enfant, quand le ciel lui en donnerait un.

La petite fille cheminait avec ses petits pieds nus, qui étaient rouges et bleus de froid ; elle avait dans son vieux tablier une grande quantité d’allumettes, et elle portait à la main un paquet. C’était pour elle une mauvaise journée ; pas d’acheteurs, donc pas le moindre sou. Elle avait bien faim et bien froid, bien misérable mine. Pauvre petite ! Les flocons de neige tombaient dans ses longs cheveux blonds, si gentiment bouclés autour de son cou ; mais songeait-elle seulement à ses cheveux bouclés ? Les lumières brillaient aux fenêtres, le fumet des rôtis s’exhalait dans la rue ; c’était la veille du jour de l’an : voilà à quoi elle songeait.

La neige - Pernette Chaponnière



Regardez la neige qui danse
Derrière le carreau fermé.
Qui là-haut peut bien s’amuser
À déchirer le ciel immense
En petits morceaux de papier?


Pernette Chaponnière

Citations de l’Abbé Pierre


-« Un sourire coûte moins cher que l’électricité, mais donne autant de lumière. »

-« La sérénité, c’est l’acceptation de soi-même et de ce qui est. »

-« Nous avons autant besoin de raisons de vivre que de quoi vivre. »

-« La vie est plus belle que la prudence. »

-« L’espérance, c’est croire que la vie a un sens. »