jeudi 14 juillet 2016

Le réveil de Madame la Terre – Noémi Weiller


Madame la Terre a le sommeil dur.

Elle dort depuis plusieurs mois, chaudement blottie sous sa couverture blanche. Mais un beau jour une servante arrive en courant pour la réveiller. C’est le Soleil qui l’envoie.

-Madame la Terre, Madame la Terre, il faut vous lever. Il y a là quelqu’un qui désire vous voir. C’est Monsieur Printemps. Il dit qu’il est pressé !

Madame la Terre ouvre un œil, puis l’autre, bâille, et répond d’une voix endormie :

-Est-ce possible qu’il soit déjà là ? Il me semble que je viens de m’endormir. Allons, je me lève…Va me chercher une robe dans mon armoire. Tu ne prendras pas la rouge, que je garde pour l’automne, ni la bleue brodée d’or, qui est pour l’été. Cherche tout au fond – car il y a longtemps que je ne l’ai portée – ma robe verte, semée de pâquerettes et de myosotis.

Lettres à un jeune poète – Rainer Maria Rilke


[…]

Rome, le 23 décembre 1903.

Mon cher Monsieur Kappus,

Il ne doit pas se faire que nul salut de moi ne vous parvienne quand Noël approche et que votre solitude, au milieu de la fête, vous est plus lourde à porter que d’ordinaire. Mais quand vous vous apercevrez qu’elle est grande, vous vous en réjouirez : que serait, en effet (vous demanderez-vous), une solitude qui n’aurait pas de grandeur ; il n’y a qu’une solitude, et cette solitude-là est grande et n’est pas facile à porter ; presque tous connaissent des heures où ils aimeraient l’échanger contre une quelconque communauté, si banale et de si peu de prix fût-elle, contre le semblant d’un piètre accord avec le premier venu, avec le moins digne… Mais c’est peut-être justement en ces heures que la solitude croît ; car sa croissance est douloureuse comme la croissance des garçons, et triste comme les débuts de printemps. Mais cela ne doit pas vous égarer.. Ce qui fait défaut, ce n’est jamais que ceci : la solitude, la grande solitude intérieure. Rentrer en soi-même et, des heures durant, ne rencontrer personne – voilà ce qu’il faut pouvoir atteindre. Etre solitaire comme, enfant, on était solitaire quand les adultes allaient et venaient, tressés à des choses qui semblaient importantes et grandes parce que les grands avaient l’air si affairés, et qu’on ne comprenait rien à ce qu’ils faisaient.

Enfant montrant un dessin – Giovanni Francesco Caroto


Cette œuvre, peinte vers 1515 (ou 1523 selon les sources) par Giovanni Francesco Caroto est une huile sur bois de 37x29cm. Elle est exposée au musée de Castelvecchio à Vérone (Italie). Elle fait partie d’un lot de 17 tableaux prestigieux,  estimés à une valeur de 15 millions d’euros, qui fut dérobé en 2015, puis retrouvé en 2016 en Ukraine.

Enigme littéraire : « Histoires naturelles » de Jules Renard (3)

Jules Renard (1864 - 1910)

Dans « Histoires naturelles », paru en 1894, Jules Renard a su décrire avec esprit des animaux de tout poil. 

Saurez-vous reconnaître celui-ci ?



L'indice de Jules Renard:

« Ce billet doux plié en deux cherche une fleur. »

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Larmes - André Rivoire


Une larme, une larme encore…
Du fond de mon cœur anxieux,
Lentement, je vous sens éclore,
O douces larmes, fleurs des yeux !

Vous montez lourdes et pressées,
Et voici que monte avec vous
Tout un flot de choses passées
Au murmure puissant et doux.

Loin, très loin, dans l’ombre j’écoute :
Mes souvenirs sont en chemin ;
L’un poussant l’autre, goutte à goutte
Ils tombent et brûlent ma main.

Citation de Paul Davies


« J’appartiens au nombre de ces chercheurs qui ne souscrivent pas à une religion conventionnelle, mais refusent de croire que l’Univers est un accident fortuit. L’Univers physique est agencé avec une ingéniosité telle que je ne puis accepter cette création comme un fait brut. Il doit y avoir, à mon sens, un niveau d’explication plus profond. Qu’on veuille le nommer  ``Dieu ‘’ est affaire de goût et de définition. »

Extrait du livre de Paul Davies « L’esprit de Dieu », éd. Hachette. Publié en 1992.



Paul Davies
Paul Davies est un physicien théoricien anglais, exobiologiste, professeur d’université et auteur de plusieurs livres. Il a pris la direction du programme américain SETI (Search for Extra-terrestrial Intelligence) en 2005. Prix Templeton en 1995, Prix Faraday en 2002.

Proverbe de Corée du Sud



« Ne dégaine pas une épée pour tuer un moustique. »

mercredi 3 février 2016

Psychose - Robert Bloch


Lila, la sœur de Mary Crane, s’introduit dans la maison de Norman Bates, le psychopathe, pendant son absence :

 […]

Mais où pouvait bien être Mary ?

Lila pouvait mettre sens dessus dessous le reste de la chambre, examiner les tiroirs, fouiller le rez-de-chaussée. Mais dans l’immédiat, ce n’était pas ça l’important. Il y avait quelque chose d’autre à faire d’abord, si seulement elle pouvait s’en souvenir.

Où pouvait donc être Mary ?

Et soudain elle sut.

Qu’avait donc dit le shérif Chambers ? Qu’il avait trouvé Norman Bates derrière la maison, en train de ramasser du bois ?

Du bois pour la chaudière. Oui, c’était ça. La chaudière au sous-sol.

Lila fit demi-tour et dégringola l’escalier. La porte d’entrée était ouverte et le vent rentrait en mugissant. Bien sûr, la porte était ouverte puisqu’elle s’était servie du passe. Elle comprenait à présent pourquoi elle était en colère depuis qu’elle avait retrouvé la boucle d’oreille. Elle était en colère parce qu’elle avait peur, et cette colère l’aidait à cacher sa peur.

La peur de ce qui était arrivé à Mary, en bas dans la cave. C’était pour Mary qu’elle avait peur, pas pour elle-même. Bates avait gardé Mary prisonnière toute la semaine, peut-être qu’il l’avait torturée, peut-être qu’il lui avait fait ce que l’homme faisait à la femme dans cet horrible livre pornographique, il l’avait torturée jusqu’à apprendre où se trouvait l’argent, et ensuite…

La cave. Il fallait trouver la cave.

L’horreur de Dunwich - Howard Phillips Lovecraft


[…]

Armitage, qui avait lu le hideux journal, savait trop bien à quel genre de manifestation il devait s’attendre ; mais il craignait d’ajouter à la terreur des gens de Dunwich en donnant certains indices ou soupçons. Il espérait pouvoir vaincre le mal sans rien révéler au monde du monstre auquel il aurait échappé. Dès que les ombres s’épaissirent, les indigènes commencèrent à partir chacun chez soi, pressés de se barricader dans les maisons en dépit de la preuve flagrante que toutes les serrures et les verrous humains étaient inutiles contre une force qui pouvait à son gré ployer les arbres et broyer les maisons. Ils hochèrent la tête devant la résolution des visiteurs de monter la garde près des ruines des Frye à côté du ravin; et en les quittant, ils ne s’attendaient guère à jamais revoir les veilleurs.

La terre gronda sous les collines cette nuit-là, et les engoulevents piaillèrent de façon menaçante. De temps à autre, un coup de vent soufflait de Cold Spring Glen, imprégnant l’air lourd de la nuit d’une puanteur indescriptible ; une puanteur que les trois veilleurs avaient déjà perçue quand ils se penchaient sur un monstre agonisant qui pendant quinze ans et demi avait passé pour un être humain. Mais l’abomination attendue ne se montra pas. Ce qui s’embusquait au fond du ravin attendait son heure, et Armitage déclara à ses compagnons qu’il serait suicidaire de vouloir l’attaquer en pleine nuit.

Le petit endroit - Alfred de Musset/Maurice Sand

Vous qui venez ici
dans une humble posture

De vos flancs alourdis
décharger le fardeau

Veuillez quand vous aurez 
soulagé la nature

Enigme littéraire : « Histoires naturelles » de Jules Renard (2)

Jules Renard (1864-1910)

Dans « Histoires naturelles », paru en 1894, Jules Renard a su décrire avec esprit des animaux de tout poil.

Saurez-vous reconnaître celui-ci ?


« Une petite main noire et poilue crispée sur des cheveux »

Qui suis-je ?


La rose blanche - Mickey 3D


Je sais que le jour viendra où le vent se lèvera
Et nous serons des milliers
La nuit vous étranglera
Et sur vos corps allongés
Les roses viendront pousser

Vous vous souviendrez de moi au moment de votre souffle dernier
Vous vous souviendrez du jour où vous avez mis ma tête à couper
Vous vous souviendrez peut-être mais le monde vous aura vite oublié
Car, il se souviendra de nous si l’histoire ne nous a pas effacés

Je ne suis plus là pour témoigner
Mais les roses blanches ont poussé
Les idiots ne l’emportent jamais
Et le ciel a tout filmé

Virelangue, casse-langue ou fourchelangue


Tout le monde en a entendu, sans forcément pouvoir le nommer avec exactitude…Le mot « virelangue » est un néologisme qui vient de l’expression anglaise « tongue twister ». Le virelangue est une phrase conçue, avec beaucoup de malice, pour faire fourcher la langue. C’est pourquoi on peut également parler de « fourchelangue » ou de « casse-langue ».

Amusez-vous donc à répéter ces virelangues plusieurs fois d’affilée et le plus rapidement possible, fous rires garantis ! (les enfants adorent cet exercice, un jeu rigolo pour les jours de pluie…) :

- La boule rouge bouge et roule.

- Pruneau cuit, pruneau cru, pruneau cuit, pruneau cru, etc…

- Un chasseur sachant chasser sait chasser sans son chien.

Proverbe d’Israël


«On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes.»

Citation de W.C Fields


« C’est très dur de perdre sa belle-mère. En fait, c’est pratiquement impossible. »

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