jeudi 5 février 2015

Archive à la une

Téléphones d’amour - Gossip



Je t’ai appelée tous les jours
Pour te dire mon amour
Je t’ai appelée toutes les heures
Pour te dire je t’ai dans mon cœur
Je t’ai appelée toutes ces minutes
Pour te dire tu es mon seul but
Je t’ai appelée toutes ces secondes
Pour te dire tu embellis le monde
Quand j’ai reçu la facture Swisscom1
J’ai failli tomber dans les pommes

Gossip



Note :
  
1 : Swisscom est un opérateur téléphonique suisse. 

Persée tuant le dragon - Félix Vallotton



Le peintre:

Félix Vallotton
Félix Vallotton est un peintre né en 1865 en Suisse (Lausanne) d’une famille issue de la petite bourgeoise protestante. Il manifeste dès l’enfance une véritable passion pour le dessin. Après un cursus d’études traditionnel et un baccalauréat à la clé, il suit une formation privée à l’académie Julian de Paris. Puis, dès 1887 et pendant quelques années, il connaît la misère, la faim et ses fragilités le mènent à développer une tendance récurrente à la dépression. 

Parallèlement à la peinture et pour subvenir à ses dépenses, il commence à réaliser des dessins et des illustrations pour des revues satiriques. Il s’autorise ainsi à exprimer sa révolte contre l’autoritarisme et l’antisémitisme de l’époque. Il fait aussi des travaux de restauration de tableaux, des portraits pour la bourgeoisie parisienne et genevoise, devient même critique d’art en 1890. Par la suite, son habilité pour la gravure sur bois (la xylographie) lui ouvre les portes de grands journaux, revues et maisons d’édition en tant qu’illustrateur. Il réalise aussi des affiches pour le théâtre. Ses multiples casquettes lui offrent enfin une renommée internationale, accompagnée du confort matériel tant espéré. 

En 1893, il se rapproche du groupe des nabis. En 1894, il fait la connaissance de sa future épouse, Gabrielle Rodrigues-Henriques, fille d’un célèbre marchand d’art, Alexandre Bernheim. Elle est veuve, mère de 3 enfants. En 1899, l’artiste se marie avec elle par amour et fait son  entrée dans le monde de la grande bourgeoisie. Puis en 1900, il se naturalise français. Son succès lui vaut une Légion d’honneur en 1912, qu’il refuse pourtant. Il est trop âgé pour devenir soldat lors de la guerre de 14, mais il postule à une annonce du gouvernement en 17 et reste 15 jours au front avec un groupe d’artistes, dont la tâche est de peindre la guerre. Son vécu se reflètera dans ses toiles, son pessimisme de même. Par la suite, il se frotte à la littérature en écrivant son  autobiographie, « La vie meurtrière ».

Vallotton décède en 1925 d’un cancer du côlon. Il est inhumé au cimetière Montparnasse. L’artiste nous laisse plus de 1100 œuvres peintes, gravées ou sculptées.


Le mythe de Persée et d’Andromède :

Comme toujours, relater un épisode de la mythologie grecque n’est pas tâche facile tant les péripéties sont nombreuses. Pour faire simple : Persée a tué la redoutable gorgone Méduse grâce à des sandales ailées avec lesquelles il peut voler, le casque d’Hadès qui le rend invisible et l’épée courbée d’Hermès. Ensuite, il a fourré la tête de la Méduse dans une besace à franges d’or qu’il porte sur son dos, afin que son regard maléfique ne puisse plus pétrifier personne. 

C’est ainsi équipé que Persée arrive en Ethiopie. Un monstrueux dragon marin nommé Cétus sème la terreur le long des côtes du pays. Il a été envoyé par Poséidon en représailles. La faute à qui ? A la reine Cassiopée. Elle  s’est imprudemment vantée que sa fille, la jeune Andromède, a un plus joli minois que les Néréides (ce sont des nymphes marines d’une grande beauté qui accompagnent Poséidon), a-t-on idée ?... Pour se défaire du monstre, la princesse Andromède doit lui être offerte en sacrifice. La pauvrette est donc enchaînée et attend une mort imminente, lorsque Persée surgit des nuées sur ses ailes de colibri. Il massacre le dragon avec bravoure, délivre la princesse, puis, comme tout travail mérite salaire, il épouse l’heureuse rescapée… 


Analyse de « Persée tuant le dragon » de Félix Vallotton:

Jean-Daniel - Charles-Ferdinand Ramuz


I.

Ce jour-là, quand je t’ai vue,
j’étais comme quand on regarde le soleil ;
j’avais un grand feu dans la tête,
je ne savais plus ce que je faisais,
j’allais tout de travers comme un qui a trop bu,
et mes mains tremblaient.

Je suis allé tout seul par le sentier des bois,
je croyais te voir marcher devant moi,
et je te parlais,
mais tu ne me répondais pas.

J’avais peur de te voir, j’avais peur de t’entendre,
j’avais   peur du bruit de tes pieds dans l’herbe,
j’avais peur de ton rire dans les branches ;
et je me disais : « Tu es fou,
ah ! si on te voyait, comme on se moquerait de toi ! »
Ça ne servait à rien du tout.

Et, quand je suis rentré, c’était minuit passé,
mais je n’ai pas pu m’endormir.
Et le lendemain, en soignant mes bêtes,
je répétais ton nom, je disais : « Marianne… »
Les bêtes tournaient la tête pour entendre ;
je me fâchais, je leur criais : « Ça vous regarde ?
allons, tranquilles, eh ! Comtesse, eh ! la Rousse… »
et je les prenais par les cornes.

Ça a duré ainsi trois jours
et puis je n’ai plus eu la force.
Il a fallu que je la revoie.
Elle est venue, elle a passé,
elle n’a pas pris garde à moi.

Le château de Hurle - Diana Wynne Jones


Voici le fameux épisode de la boue verte :

[…]

La porte de la salle de bains s’ouvrit brutalement. Hurle en jaillit comme un diable d’une boîte, gémissant de désespoir.

-Regardez ! rugit-il. Regardez-moi ça ! Qu’est-ce qu’elle a fabriqué avec mes sortilèges, cet ouragan de bonne femme ?

Sophie et Michael sursautèrent. Hurle avait les cheveux mouillés ; à part cela, ni l’un ni l’autre ne lui trouvèrent rien de changé.

-Si c’est de moi que vous parlez…commença Sophie.

-Oui ! C’est de vous que je parle ! Regardez ! brailla Hurle.

Il s’assit d’une masse sur le trépied, fourragea dans sa chevelure à pleines mains.

-Regardez, morbleu, ouvrez les yeux ! C’est une catastrophe ! On dirait une poêlée d’œufs au bacon !

Michael et Sophie se penchèrent nerveusement sur la crinière de Hurle. Elle semblait aussi blonde que d’habitude, de la pointe aux racines. La seule différence, peut-être, était un très léger reflet roux. Sophie le trouva tout à fait plaisant. Il lui rappelait un peu la teinte naturelle de sa propre chevelure, en temps normal.

-Je trouve que c’est très joli, dit-elle.

-Joli ! rugit Hurle. C’est votre faute, vous l’avez fait exprès ! Vous ne pouviez pas rester tranquille, il fallait que vous me gâchiez la vie, à moi aussi ! Regardez mes cheveux, ils sont poil de carotte ! Je vais devoir me cacher jusqu’à ce qu’ils aient entièrement repoussé !

Il ouvrit les bras, d’un geste théâtral.

-Désespoir ! hurla-t-il. Horreur ! Agonie !

La salle commune s’assombrit. Aux quatre coins de la pièce se déployèrent de lourdes formes nébuleuses qui évoquaient des silhouettes humaines. Elles avancèrent sur Sophie et Michael avec des cris affreux, des plaintes aiguës qui s’enflaient jusqu’au brame désespéré puis culminaient en un paroxysme de douleur et d’épouvante. Sophie presse ses mains sur ses oreilles pour ne plus les  entendre. En vain : les hurlements montaient encore, plus horribles d’instant en instant. Calcifer se réfugia précipitamment au fond du foyer et plongea la tête sous une bûche. Michael empoigna Sophie par le coude et la tira vers la porte. Il tourna en hâte le bouton du côté bleu, ouvrit le battant d’un coup de pied et l’entraîna dans la rue des Havres, aussi vite qu’il le put.

Enigme littéraire - Charles Baudelaire

Charles Baudelaire

Voici un poème de Charles Baudelaire paru à titre posthume dans le recueil « Le Spleen de Paris, Petits poèmes en prose » en 1869:

L’étranger

-Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis, ton père, ta mère, ta sœur ou ton frère ?

-Je n’ai ni père, ni mère, ni sœur, ni frère.

-Tes amis ?

- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m’est resté jusqu’à ce jour inconnu.

-Ta patrie ?

-J’ignore sous quelle latitude elle est située.

-La beauté ?

-Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.

-L’or ?

-Je le hais comme vous haïssez Dieu.

-Eh ! qu’aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?






Quelle est la réponse de l’étranger ?

Les feuilles mortes - Yves Montand


Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes,
Des jours heureux où nous étions amis.
En ce temps-là la vie était plus belle,
Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle.
Tu vois, je n’ai pas oublié…

Plus ne suis ce que j’ai été… - Clément Marot

Clément Marot

Plus ne suis ce que j’ai été,
Et plus ne saurais jamais l’être.
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre.

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