dimanche 24 février 2013

Répondez- moi - Francis Cabrel


Je vis dans une maison sans balcon, sans toiture
Où y a même pas d’abeilles sur les pots de confiture
Y a même pas d’oiseaux, même pas la nature
C’est même pas une maison

J’ai laissé en passant quelques mots sur le mur
Du couloir qui descend au parking des voitures
Quelques mots pour les grands
Même pas des injures
Si quelqu’un les entend

Répondez-moi
Répondez-moi

Mon cœur a peur d’être emmuré entre vos tours de glace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d’étoiles, de colliers de jonquilles
Pour accrocher aux épaules des filles

Mais le matin vous entraîne en courant  vers vos habitudes
Et le soir, votre forêt d’antennes est branchée sur la solitude
Et que brille la lune pleine
Que souffle le vent du sud
Vous, vous n’entendez pas

Et moi, je vois passer vos chiens superbes aux yeux de glace
Portés sur des coussins que les maîtres embrassent
Pour s’effleurer la main, il faut des mots de passe
Pour s’effleurer la main

Répondez-moi
Répondez-moi

Mon cœur a peur de s’enliser dans aussi peu d’espace
Condamné au bruit des camions qui passent
Lui qui rêvait de champs d’étoiles et de pluies de jonquilles
Pour s’abriter aux épaules des filles

Mais la dernière des fées cherche sa baguette magique
Mon ami, le ruisseau dort dans une bouteille en plastique
Les saisons se sont arrêtées aux pieds des arbres synthétiques
Il n’y a plus que moi

Et moi, je vis dans ma maison sans balcon, sans toiture
Où y a même pas d’abeilles sur les pots de confiture
Y a même pas d’oiseaux, même pas la nature
C’est même pas une maison


                          Francis Cabrel














La chanson :

Francis Cabrel
Chanson sortie en 1981 dans l’album « Carte postale » de Francis Cabrel. Paroles et musique : Francis Cabrel.

Mon avis :

Un très beau texte qui renvoie aux manquements et failles de nos grands centres urbains, où beaucoup doivent s’accommoder vaillamment de leur lot de solitude.
La ghettoïsation des habitants des cités ne peut aboutir qu’à un profond mal de vivre. A quand la multiplication des espaces verts en centre -ville avec des fleurs et des arbres,  des bancs publics et des petites places pour favoriser les rencontres, des jardins potagers au pied des tours HLM pour y parler à son voisin en s’échangeant des plants de tomates, des cours intérieures bien aménagées pour que les  enfants jouent loin des voitures ? Vision utopiste ? Peut-être… Mais, messieurs les architectes, pourquoi ne pas penser un peu plus à la dimension humaine dans vos magnifiques projets ?

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