vendredi 30 mars 2012

Prodiges de l'esprit humain - Etienne Pavillon

Tirer du ver l’éclat et l’ornement des Rois,
Rendre par les couleurs une toile parlante,
Emprisonner le temps dans sa course volante,
Graver sur le papier l’image de la voix ;

Donner aux corps de bronze une âme foudroyante,
Sur les cordes d’un luth faire parler les doigts
Savoir apprivoiser jusqu’aux monstres des bois,
Brûler avec un verre une ville flottante ;

Fabriquer l’univers d’atomes assemblés,
Lire du firmament les chiffres étoilés,
Faire un nouveau soleil dans le monde chimique ;

Dompter l’orgueil des flots, et pénétrer partout,
Assujettir l’enfer dans un cercle magique,
C’est ce qu’entreprend l’homme, et dont il vient à bout.

Etienne Pavillon



Etienne Pavillon (1632-1705), avocat de profession, puis pensionné par Louis XIV, a écrit ces vers au milieu du XVIIe siècle. À notre époque résolument tournée vers l’atome, le vers Faire un nouveau soleil dans un monde chimique prend une résonance particulière… Est-ce que quelqu’un parmi vous aurait d’autres précisions à  apporter pour expliquer cet à propos quelque peu visionnaire ? Où en étaient les connaissances scientifiques du XVIIe ? L’ampoule électrique ayant été inventée en 1879, de quoi parlait-il ? Est-ce une simple métaphore ? Merci de m’éclairer…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire